64 ans des Martyrs de l’Indépendance: C. KATHUNGU s’engage à identifier les sites mémoriaux pour ériger des monuments référentiels pour les Générations Futures (Message)

4 Janvier 1959 – 4 Janvier 2023, 64ans après les émeutes entre les populations congolaises et la gendarmerie coloniale belge qui ont déclenché l’ultime détermination de l’indépendance de la République Démocratique du Congo aux mains de ses colons, la Ministre Nationale actuelle de la Culture, arts et Patrimoine Catherine Kathungu Furaha s’est souvenue de ses compatriotes tombés pour la cause de la défense de la mère patrie des mains de ses colons belges. Elle envisage avec l’accompagnement de son ministère à procéder à l’identification des sites mémoriaux où devront être érigés les monuments référentiels pour les générations futures. Voici son message :
MESSAGE
Voici 64 ans, depuis que des Congolais sont tombés sous les balles des colonisateurs, le 04 Janvier 1959.
Cette date qui devrait être un jour d’un match de football, a été perturbée par le refus du meeting de nos pères de l’indépendance du regroupement culturel Association des Bakongo, ABAKO.
Le sang des Congolais qui a coulé ce 04 Janvier 1959 , a concouru à la lutte pour l’indépendance tant souhaitée.
Aujourd’hui encore, 64 ans après, le sang de nos compatriotes innocents continue à couler à l’Est de notre pays, rejoignant ainsi le torrent de sang des nos martyrs.
Nous restons convaincu que dans tous ces drames, un jour du soleil s’élèvera, nos larmes cesseront, la paix reviendra. Comme en 1960, l’espoir nous est permis. Le Congo, unit et fort, gagne toujours.
Comme pour les martyrs de 1959, dont commémorons la mémoire aujourd’hui, le sang qui ne cesse de couler ces jours réclamera UN JOUR sa justice. En effet, toutes ces souffrances endurées ne sont que le ferment de notre liberté à venir.
C’est ainsi qu’au nom de la Culture, nous ne devons pas oublier le sacrifice de tous nos parents tombés pour la lutte de l’indépendance dans les années 50-60. La conservation de la mémoire reste la base culturelle de nos combats actuels qui ne visent que le rétablissement de la paix à l’Est de notre pays, la sauvegarde de l’intégrité du territoire national et la dénonciation de l’agression rwandaise dont nous sommes victimes.
Le Nord-Kivu, par exemple, ne saura oublier l’engagement politique de jeunes de l’époque tels que Marcel Bisukiro, Alexandre Mahamba, Joseph Midiburo, Denis Paluku, Gabriel Kaitenga, Romain Matokeo, Albert Kafanya, Kigeri Wa Kigeri, Thomas Kibira, Sylvestre Kahindo Mapera et tant d’autres. Pour eux, la culture de la défense et de la protection de notre pays, de son unité était un devoir sacré. Leur combat ne peut qu’inspirer ceux d’aujourd’hui. En effet, notre histoire politique, nos épopées socio-culturelles doivent impérativement intégrées nos manuels scolaires, nos académies militaires, nos universités, afin d’armer les jeunes du courage puisé dans le sang et le sacrifice de leurs aïeux.
Le Congo est une Nation forte, riche en exemple de combats héroïques. Le sang de nos martyrs ne coule pas en vain. C’est à nous de conserver leur mémoire.
Nous savons qu’aucune lutte ne peut réussir si elle ne s’appuie, avant tout sur un bouclier culturel qui nous oblige à partager, impérativement, notre histoire, mieux nos savoirs qui nous rappellent que nous sommes frères et sœurs condamnés à vivre les uns pour les autres, à vivre ensemble.
C’est dans cette perspective que ma mission est aussi celle de protéger les patrimoines culturels, pas seulement du passé mais aussi ceux d’aujourd’hui, et particulièrement ceux durant cette guerre. Ils sont nombreux et un mémorial leur sera dédié pour que les générations futures ne puissent oublier le sacrifice des braves, le sacrifice de nos martyrs.
Mon Ministère s’est déjà engagé dans ce laborieux travail d’identification des sites mémoriaux où devront être érigés des monuments à travers nos Provinces, en rapport avec cette tragique période de guerre afin que les générations futures ne puissent l’oublier mais plutôt s’en servir comme tremplin de résilience.
Je termine en rappelant à tous que, dans chaque douleur, il y a une opportunité de gagner. Comme en 1959, le 04 Janvier avait contribué à précipiter notre Indépendance, cette triste période des massacres et agressions passera et notre victoire est certaine.
Que vive la République Démocratique du Congo
Que vive la journée des Martyrs
Catherine Kathungu Furaha, Ministre de la Culture, Arts et Patrimoine