Édito : « Jules Alingete, Une Étoile Déclinante de la Scène Publique »
Jules Alingete Key, autrefois loué comme le fer de lance de la lutte contre la corruption en République Démocratique du Congo, semble aujourd’hui appartenir au passé.
L’ancien chouchou de la presse et de l’opinion publique pour son travail à la tête de l’Inspection Générale des Finances (IGF) est désormais tombé dans l’oubli, victime d’une surmédiatisation de ses actions.
Au fil du temps, Alingete a été propulsé sur le devant de la scène grâce à une campagne médiatique intensément financée, orchestrée par des journalistes et des influenceurs, parfois critiques envers le chef de l’État lui-même.
Cette hyper médiatisation, soutenue par des ressources financières considérables et des contrats accordés via l’IGF, a temporairement positionné Alingete comme un acteur central dans l’administration de Félix Tshisekedi. Cependant, cette exposition a aussi provoqué sa chute et le voilà désormais une étoile déclinante.
La descente aux enfers !
Un autre facteur clé de l’ascension d’Alingete était son lien étroit avec Guylain Nyembo, l’ancien Directeur de Cabinet du Président.
C’est Nyembo qui a initialement placé Alingete comme Directeur de Cabinet Adjoint au ministère de l’Économie, avant de favoriser son accession à la tête de l’IGF.
Toutefois, avec le départ de Nyembo de ses fonctions, Alingete a perdu un allié de poids, laissant sa position de plus en plus fragile.
L’arrivée de Constant Mutamba, ainsi que la création d’un département dédié à la traque financière au sein de l’Agence Nationale de Renseignement (ANR), semblent avoir marqué un tournant décisif.
Nombreux sont ceux qui estiment que l’ère Alingete touche à sa fin. Cette impression est renforcée par les récentes déclarations du Président Tshisekedi, qui a exprimé son désaccord avec une « justice de la rue, » une pratique souvent associée à la façon dont les enquêtes de l’IGF étaient relayées par la presse et les influenceurs, avant même que la justice n’ait rendu son verdict.
Depuis cette prise de position présidentielle, Alingete s’est fait discret, évitant les projecteurs qu’il chérissait autrefois.
La critique selon laquelle ses enquêtes se terminaient trop souvent dans les colonnes des journaux plutôt que devant les tribunaux a terni son image, et pourrait bien sceller son sort dans le paysage politico-médiatique congolais.
Alors que de nouvelles figures émergent pour prendre le relais dans la lutte contre la corruption, Jules Alingete semble désormais relégué au passé, un souvenir d’une époque où la médiatisation et le pouvoir allaient de pair, jusqu’à ce que l’équilibre se rompe.
Éditorial de NOEL CRÉPUSCULE NZOGU, DG d’Infos-Express.com.