« Le Congo et la leçon de la Résilience, l’urgence d’une stratégie en interne »[Tribune de T. Monsenepwo]

Le Congo n’a jamais eu d’autre ami que lui-même. Notre pays, doté d’une richesse abondante et de vastes potentialités, ne peut compter sur des alliés sincères et durables. L’histoire l’a clairement démontré.

Alors que les Européens étendaient leur influence vers l’Est, le Congo s’est tourné vers la Chine, établissant des accords gagnant-gagnant qui promettaient des avantages mutuels. Malheureusement, aujourd’hui, ce sont les ressources congolaises telles que le cobalt, le coltan et le lithium qui permettent aux entreprises chinoises de dominer la transition énergétique, tandis que les populations locales, vivant là où ces minerais sont extraits, continuent de souffrir.

Le président Félix Tshisekedi, entamant son deuxième mandat, est conscient de l’ampleur de la tâche qui l’attend. Ses prédécesseurs ne lui ont pas laissé une armée solide ni une économie stable. Pire encore, il a hérité de multiples conflits, dont celui avec Kigali n’est qu’une partie visible de l’iceberg.

Nous sommes confrontés à des conflits énergétiques avec les grandes entreprises de télécommunications qui dépendent du cobalt, du coltan et du lithium congolais pour alimenter les batteries des téléphones et des véhicules électriques de nouvelle génération.

Nous faisons également face à des conflits fonciers et pastoraux avec les mBororos dans le nord-est du pays, ainsi qu’à des tensions économiques avec nos voisins d’Afrique australe qui souhaitent bénéficier du transit de nos minerais sur leurs routes et ports sans offrir un corridor d’évacuation en RDC.

Félix Tshisekedi a multiplié les voyages à l’étranger pour promouvoir la création d’un espace commun d’échanges économiques, tant en Afrique qu’en Europe, aux États-Unis, en Belgique et en France. Cependant, ces efforts se heurtent souvent à des promesses non tenues et à des alliances éphémères de la part des Occidentaux et de certains Africains qui jonglent entre les intérêts de Kigali et de Kinshasa.

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Les erreurs commises par Laurent-Désiré Kabila et Joseph Kabila entre 1996 et 2007 continuent de nous affecter. N’avaient ils pas de choix à l’époque? L’histoire jugera. Toutefois, cette brèche a permis au Rwanda de s’infiltrer dans notre appareil sécuritaire dès 1997, et les mélanges et brassages au sein de notre armée et de son appareil securitaire entre 2001 et 2006 ont permis à des éléments hostiles d’entrer dans notre propre système, pour tenter de l’affaiblir.

Pendant ce temps, nos voisins ont prospéré : Kigali est devenu le premier producteur de coltan et de l’or en Afrique centrale, l’Angola une puissance pétrolière, l’Ouganda a inauguré la plus grande raffinerie d’or d’Afrique et le Kenya a racheté nos principales banques à des prix avantageux.

Aujourd’hui, nos voisins, autrefois dévoués mais rarement désintéressés, sont prêts à se battre à nouveau sur notre sol pour défendre leurs intérêts, comme cela s’est produit entre 1999 et 2005.

Pendant ce temps, nos anciens alliés européens, absorbés par d’autres priorités, détournent le regard. Leurs condamnations cosmétiques n’ont guère d’effet sur Kigali, et les responsables militaire de l’armée Rwandaise opérant directement sur le sol congolais, restent rarement sanctionnés, pour dire vrai, pas du tout.

La vérité est évidente : le seul allié véritable du Congo, c’est sa propre population. Jeunes, dynamiques, nombreuses, nationalistes et résilientes, ces personnes sont attachées à l’intégrité territoriale du pays et farouchement opposées à toute balkanisation.

En tant que responsables politiques, nous devons nous tourner vers cet allié unique qu’est notre peuple. Plutôt que de solliciter des sanctions symboliques, mobilisons notre population par des appels, des chants et des actions de sensibilisation.

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La réalité est que C’est cet amour que le peuple témoigne au chef de l’État, Félix Tshisekedi, qui peut réellement changer les choses, s’il est bien orienté.

Tribune de Jean Thierry Monsenepwo, acteur politique cadre de l’Union Sacrée de la Nation.

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