Lutte contre la vie chère en RDC : voici les mesures structurelles et conjoncturelles que propose Thierry Monsenepwo au Gouvernement
Thierry monsenepwo sur les mesures prises par le gouvernement concernant la lutte contre la vie chère
Je salue les mesures prises par le gouvernement pour rendre palpable la vision du président Tshisekedi, en redonnant le pouvoir d’achat aux congolais.
Lutter contre la vie chère en République Démocratique du Congo (RDC) nécessite une combinaison de mesures structurelles et conjoncturelles.
Voici en plus quelques pistes d’action que le gouvernement pourrait intégrer à moyen terme en sus de ce qui a déjà été décidé :
1. Mesures Structurelles :
Ces mesures visent à adresser les causes profondes de l’inflation et à renforcer l’économie à long terme.
a. Renforcement de la production agricole et industrielle :
- Investir dans l’agriculture : Encourager la modernisation de l’agriculture, améliorer l’accès aux intrants agricoles, et développer des infrastructures de transport pour acheminer les produits vers les marchés.
- Soutien à l’industrialisation : Développer des industries locales pour transformer les matières premières sur place, réduire la dépendance aux importations, et créer des emplois.
b. Stabilisation de la monnaie :
- Renforcement des réserves de change : Augmenter les réserves de devises pour stabiliser le franc congolais, notamment en diversifiant les sources de revenus (au-delà des mines) et en renforçant les exportations.
- Politiques monétaires rigoureuses : Collaborer avec la Banque Centrale pour contrôler l’inflation par des politiques monétaires adaptées, comme la régulation des taux d’intérêt et une gestion stricte de la masse monétaire. Mais aussi en renforçant les structures financières telles que les microcredit et les coopératives d’épargne et de crédit.
c. Amélioration des infrastructures :
- Développement des infrastructures de transport : Investir dans les routes, les chemins de fer, et les ports pour faciliter le commerce intérieur et réduire les coûts de transport, qui sont souvent répercutés sur les prix des biens. Tenter de trouver la possibilité de réduire, pour le cas de l’ouest de la rdc, le coût des produits sur la RN1, de matadi à kinshasa. Et ce, en subventionnant le carburant des grands transporteurs par la défiscalisation de ces consommations en carburant.
- Énergie : Améliorer l’accès à l’électricité pour les entreprises et les ménages afin de réduire les coûts de production et améliorer la compétitivité. Rendre par cette voie possible l’importation sans taxe de tout intrants d’énergie.
d. Réforme de la gouvernance :
- Lutte contre la corruption : Renforcer les institutions pour lutter contre la corruption, qui alourdit les coûts de production et pénalise l’économie. Beaucoup est fait mais il reste encore énormément à faire.
- Transparence et efficacité budgétaire : Optimiser l’utilisation des fonds publics, renforcer la collecte des recettes fiscales, et canaliser les fonds vers des investissements productifs.
2. Mesures Conjoncturelles :
Ces mesures visent à atténuer les effets immédiats de la vie chère sur la population. Et le gouvernement en a pris sur 9 produits de consommation directs, ce qui va aider la population. Mais l’on peut aussi ajouter d’autres mesures telles que:
a. Régulation des prix :
- Subventions ciblées : Fournir des subventions temporaires pour les produits de première nécessité (comme les aliments, l’énergie) afin de soulager les ménages les plus vulnérables.
- Contrôle des prix : Mettre en place des mécanismes pour surveiller et, si nécessaire, plafonner les prix des biens essentiels afin d’éviter les abus.
b. Soutien aux revenus des ménages :
- Augmentation des salaires : Indexer les salaires, notamment le salaire minimum, sur l’inflation pour protéger le pouvoir d’achat.
- Programmes sociaux : Renforcer les programmes de protection sociale pour soutenir les plus pauvres, par exemple à travers des transferts monétaires ou des bons alimentaires.
c. Promotion de la concurrence :
- Ouverture des marchés : Encourager la concurrence dans les secteurs dominés par quelques acteurs, ce qui peut entraîner une baisse des prix grâce à une offre plus diversifiée.
- Réduction des barrières tarifaires : Abaisser les droits de douane sur les importations de biens essentiels pour réduire leur coût à la consommation.
d. Stabilisation des approvisionnements :
- Accords commerciaux régionaux : Renforcer les partenariats commerciaux régionaux pour sécuriser les approvisionnements en biens de première nécessité.
- Gestion des stocks stratégiques : Créer des réserves stratégiques de denrées alimentaires et d’autres produits essentiels pour réguler l’offre en cas de pénurie.
Conclusion :
La lutte contre la vie chère en RDC doit être abordée par un ensemble cohérent de mesures structurelles pour créer un environnement économique stable et des mesures conjoncturelles pour répondre aux urgences immédiates. Cela nécessite une volonté politique forte telle que affichée aujourd’hui par le gouvernement suminwa en droite ligne de la vision du chef de l’état, une coordination efficace entre les différentes institutions, et une participation active des acteurs privés et des partenaires internationaux.
Jean Thierry Monsenepwo, cadre à l’Union Sacrée et PCA de la Société étatique COBIL SA.