Sondage CADA : « À 7 mois des élections, l’opposition ne sait toujours pas quoi présenter comme Projet de société à la population si pas des diatribes et des appels de révolte » [Éric KAMBA]

Quid du Projet de société de l’opposition à 7 mois des élections ?

COMMUNIQUE CADA RELATIF À LA MARCHE DE L’OPPOSITION À KINSHASA

Le samedi 20 mai 2023, quatre leaders de l’opposition congolaise, à savoir Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Augustin Matata et Delly Sesanga ont organisé une marche à Kinshasa contre la vie chère et sur l’insécurité grandissante. Ils pensent ainsi renverser le discours dominant véhiculé par le pouvoir en place à l’effet de gagner l’ensemble de l’espace politique congolais.

Ainsi, par le biais d’un sondage rapide, CADA a voulu comprendre la réalité sociale et politique de l’ère et réaliser qui sont vraiment ces opposants et se pénétrer de leur projet de société. Cependant, il s’avère qu’à moins de sept mois de la tenue des élections, l’opposition est toujours sans projet de société. Et ce de manière aussi bien globale qu’individuelle.

L’opposition est l’ensemble des mouvements qui contestent les décisions des détenteurs du pouvoir en proposant des alternatives pour une meilleure société. Cela suppose l’existence au préalable d’un projet de société qui trace les axes en termes des politiques publiques alternatives autour desquels s’articulerait la société idéale répondant au mieux aux aspirations des citoyens ou du peuple quant à leur bien-être politico-économico-socio-culturel.

Afin donc de se faire une idée sur non seulement la personne de chacun des membres du quatuor représentant l’opposition radicale congolaise et des atouts dont ils disposeraient pour prendre le contre-pied de la politique menée par le régime Tshisekedi et faire rêver le peuple congolais, CADA, à travers ses partenaires, a organisé un sondage rapide une semaine avant la date indiquée pour leur marche populaire, soit le 20 mai 2023.

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Pour ce faire, près de 500 Congolais, pris au hasard dans plusieurs milieux dans la ville de Kinshasa, ont eu à répondre sur un éventail de questions relative, notamment, à la cherté de la vie et à l’insécurité grandissante dans le pays.

Il était vraiment question de savoir si les opposants, dont question, sont à même de faire mieux que le président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo et de proposer un autre Congo.

Aucun membre du quatuor, à savoir Moïse Katumbi, Delly Sessanga, Augustin Matata et Martin Fayulu n’a pas satisfait au test proposant «un autre Congo» : un Congo fort, développé et prospère. Aucun d’eux n’a atteint la barre de 10 % d’opinion favorable.

Plus de 70 % de gens interrogés ont déclaré ignorer leur projet de société aussi bien de manière globale qu’individuelle. Ils se distinguent dans la plupart de temps par des diatribes et des appels de révolte citoyenne.

Sur des sujets précis, telles que la montée des prix, la vie chère, et autres, cette étude montre que plus de 50 % des sondés, tout en reconnaissant que leurs conditions d’existence dégringolent, ne croient pas que les quatre prétendants au fauteuil présidentiel ont des solutions magiques. Ils n’arrivent pas à convaincre sur les solutions idoines qu’ils auraient pu apporter.

En matière de la sécurité des personnes et de leurs biens, la guerre à l’Est, le jugement est encore plus flagrant : les Congolais considèrent qu’aucun ne ferait mieux.

Pour la majorité de ces sondés, l’appel de l’opposant Katumbi à la population pour manifester était une façon de plaider publiquement contre son inéligibilité. Il en est de même pour Augustin Matata qui, conscient de sa culpabilité dans l’affaire Bukanga Lonzo, s’accroche à l’opposition comme seul moyen de se soustraire à la justice. Son action est entendue comme un stratagème contre la menace d’inéligibilité qui pèse sur lui pour la présidentielle de 2023.

L’action de charme du quatuor de l’opposition, dont certains sont sans aura et trahis par leur passé, aura été une pilule amère à avaler par la majorité des sondés. Les jeunes n’ont pas été aveuglés par l’argent qui a circulé à flot pour les amener à battre le pavé. Il est encore très tôt de parler de la prise de conscience et maturité de la jeunesse congolaise. Mais, leur réaction vaut la peine d’être soulignée.

Entretemps, le débat reste aussi ouvert sur les allégations faites par ces politiciens devenus opposants circonstanciels sur l’éventuel complot ourdi par le président Félix Tshisekedi pour les écarter de la présidentielle.

Pour l’Asbl CADA (Congo Actions pour la Diplomatie Agissante)

Eric Kamba, Coordonnateur

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